Par son sujet, la signature pictogramme et le traitement du décor en aplats et cernes appuyés, ce dessin aux allures japonisantes nous révèle un artiste sensible aux vibrations de la nature et un technicien talentueux. En associant l’eau de l’aquarelle pour le papier de l’œuvre et le feu de la pyrogravure pour le bois du cadre, Brisset se joue des passages et des matières. Dans des couleurs mordorées, l’automne se présente avec ses odeurs d’eaux croupies, soulignées d’argenté, et ses bruits de feuilles craquantes, cernées de doré. Entourés de roseaux, de saules, le couple de canards est également traité avec minutie, dans un esprit naturaliste.
Proche d’un Gallé par ses effets de marqueterie, le style Art nouveau de ce dessin s’affirme. Sur le cadre en bois exotique tendre et clair, le motif des feuilles d’érables est repris afin d’intégrer le cadre à l’œuvre et de créer une unité visuelle de forme et de contenu. En prolongeant l’espace de la scène, ces feuilles semblent voler. En bas à droite, on lit cet alexandrin signé du poète symboliste Henri de Régnier (1864-1936), gravé à la plume en lettres détourées, puis coloré à l’encre : « et parmi l’eau verdie où s’effeuille l’Automne… » [M.-H. Montout-Richard, 2002]
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