
Arlequin, personnage de la commedia dell’arte apparu au XVIe siècle en Italie, porte un costume fait de losanges multicolores. Ceux-ci représenteraient les multiples facettes de sa personnalité. Sa fonction est celle d’un valet comique, connu pour sa bouffonnerie, capable d’inventer toutes sortes de stratagèmes, pirouettes ou acrobaties, mais le reste du temps, il cherche avant tout à dormir et à éviter le moindre effort. Les bras croisés, les jambes écartées, notre Arlequin est d’une beauté arrogante ; il pose dans une attitude altière, le sourire suspendu. Ses vêtements soulignés de surpiqûres accusent les belles courbes de son corps.
Œuvre au naturalisme très marqué, certains ont même pensé qu’il était un moulage sur modèle vivant car la justesse d’expression laisse transparaître l’intimité. L’allure générale est surprenante, étonnante. On retrouve l’esprit d’Arlequin, le fourbe, l’effronté, au sourire plein d’impertinence. Sa beauté est audacieuse et virile à la fois. Cette œuvre phare du Salon de 1880, s’est déclinée en de nombreuses versions qui ont participé, de manière peut-être trop exclusive, à la renommée de René de Saint-Marceaux. [MBA, 2015]
Arlequin en pied, jambes écartés, portant masque et coiffé d’un chapeau, le visage incliné sur sa gauche, les bras croisés sur la poitrine, une latte à la main droite.
Le modèle de l’Arlequin a été, pour la tête, une jeune femme. Le plâtre original a été vendu par Madame de Saint-Marceaux le 26 avril 1923 pour 15 000 francs à Humbert de Wendel (1876-1954). Il est issu de la célèbre famille de maîtres de forges, président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Moselle (Journal de Madame de Saint-Marceaux, page 1194)
Le marbre a été exécuté en 1883, le bronze (casino de Vichy) en 1889.
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