Les grandes heures de l’abbaye Saint-Remi
Après la mort de l’évêque Remi en 533, célèbre dans la Gaule franque pour avoir baptisé Clovis après sa conversion au christianisme, la chapelle Saint-Christophe dans laquelle il fut inhumé, connut de nombreux miracles. L’installation de clercs puis de moines au 8e siècle encouragea la construction d’une abbaye, richement pourvue par les rois carolingiens et la dynastie capétienne.
Grâce à l’abbé et archevêque Hincmar, Saint-Remi devint au 9e siècle gardienne de la Sainte Ampoule, cette fiole d’huile sainte utilisée lors du sacre des rois de France. Hincmar enrichit la légende en affirmant que le saint chrême utilisé par saint Remi pour oindre Clovis était d’origine céleste et arrivé par le biais d’une colombe.
Alors que des travaux d’ampleur sur l’abbatiale intervinrent à la fin du 11e siècle sous l’abbatiat de Thierry et à la fin du 12e siècle, sous celui de Pierre de Celle, l’abbé Odon engagea au milieu du 12e siècle une transformation profonde de l’abbaye. Magnifiquement décoré, le cloître fut reconstruit et la salle capitulaire dotée de chapiteaux issus du premier style gothique.
Après une période de déclin à la fin du Moyen-Age, l’abbaye fut quasi entièrement reconstruite à la fin du 17e siècle sous l’impulsion des moines mauristes, selon l’architecture qu’on lui connaît encore à l’heure actuelle, malgré les incendies qui la ravagèrent en 1774 et lors de la première guerre mondiale.
Hôtel-Dieu à partir du 19e siècle puis hôpital civil, l’abbaye est actuellement occupée par le musée Saint-Remi.
Le récent parcours dédié à l’abbaye Saint-Remi remet en valeur la diversité des pièces conservées au musée et met en lumière les différentes phases de son histoire. Certains des chefs d’œuvres du musée, issus des fouilles de la basilique ou conservés dans l’ancien musée lapidaire, retrouvent pleinement leur place dans l’histoire de l’art nationale.