La collection Campana
Le marquis Giampietro Campana naît à Rome le 6 juillet 1809. Au cours de sa vie, ce passionné d’archéologie issu de la grande bourgeoisie romaine constitue une importante collection d’objets d’art, dont la majorité est datée de l’Antiquité, et qui comprend notamment des vases, des bronzes, des bijoux, des monnaies, des terres cuites, des peintures et des sculptures d’origines romaine, grecque et étrusque.
En 1833, il est nommé directeur général du Mont de Piété de Rome, fonction que détenaient déjà son père et son grand-père, et qui l’amène à tisser des liens au sein de la Curie. Il obtient ainsi les autorisations nécessaires pour entreprendre plusieurs fouilles à Rome, Ostie ou encore Cerveteri, qu’il finance parfois lui-même, et qui lui permettent de constituer une partie de sa collection. Il complète également cette dernière par des achats auprès d’antiquaires ou d’autres collectionneurs. La renommée de sa collection est telle que de nombreux amateurs d’antiquités et de savants, italiens comme étrangers, se pressent pour venir l’admirer.
En 1857, celle-ci est saisie par l’autorité pontificale, puis achetée par plusieurs grands musées et dispersée dans toute l’Europe, après que Campana ait été arrêté et condamné pour malversations financières. L’État français en acquiert une grande partie (plus de dix milles œuvres) en 1861, à l’initiative de Napoléon III. Le fonds est d’abord installé au palais de l’Industrie, édifié pour l’Exposition universelle de 1855 : le « musée Napoléon III » y ouvre ses portes le 1er mai 1862, avant de fermer deux moins plus tard. La collection Campana est ensuite affectée au musée du Louvre, et il est établi que les pièces antiques en doublons et une partie des peintures seront transférées dans plusieurs musées de province. C’est ainsi qu’en 1863, les musées de Reims reçoivent en dépôt 93 œuvres et objets issus de cette prestigieuse collection.
Cet ensemble, dont la propriété a été cédée en 2019 à la Ville de Reims par l’État, compte 78 céramiques grecques, étrusques et italiotes (éléments de vaisselle, ex-voto, lampe à huile…), affectées au musée Saint-Remi, ainsi que 4 peintures modernes et une sculpture, conservées au musée des Beaux-Arts.