Henry Vasnier collectionneur
Très tôt, Henry Vasnier s’intéresse à l’art et durant toute sa vie, il agrandira et enrichira sa collection. Il est le symbole même du riche bourgeois qui cherche à afficher sa réussite par l’achat de toiles représentatives de son époque, de ces collectionneurs de la fin du 19ème siècle qui vont acheter d’une manière assez éclectique (peinture, dessin, gravure, sculpture, objet d’art, mobilier…) avant de tout léguer à leur ville ou à l’Etat. Il se tourne résolument vers l’art moderne de son temps, sans toutefois se risquer à une peinture trop novatrice.
Il commence ses premiers achats vers 1863 avec un paysage de Léon Flahaut Paysage à Magny-les-Hameaux (Seine-et-Oise) acquis auprès de l’artiste. Ses lieux d’achat étaient très variés : L’Hôtel Drouot ; le Salon, organisé tous les ans, à Paris, au printemps ; le Salon rémois organisé par la Société des Amis des Arts de Reims qui permet aux collectionneurs rémois de faire directement des acquisitions ; dans les grandes galeries parisiennes comme la galerie Durand-Ruel (il y achète : en 1890, Les Rochers de Belle Isle de Claude Monet, en 1891 Les Ravins de la Creuse de Claude Monet, en 1902 le célèbre tableau d’Alfred Sisley La rade de Cardiff et surtout L’Avenue de l’Opéra de Camille Pissarro) ; ou la galerie Georges Petit qui l’influencera lors de l’installation de sa propre galerie de peinture.
Ses achats deviennent de plus en plus importants à partir de 1890 quand il s’installe dans son hôtel particulier du boulevard Lundy.
Il achète « par série », par exemple une dizaine de Boudin, cinq Rousseau, cinq Meslé, dix Maufra, etc…
Puis il se tourne vers les arts décoratifs. L’Exposition Universelle de 1900 est pour lui une occasion d’étendre ses acquisitions en les diversifiant : verrerie, céramique, mobilier.
La connaissance artistique de Vasnier est réelle. Son influence sur Madame Pommery pour l’acquisition des Glaneuses de Millet en 1889, l’importance et la diversité de sa collection nous montrent un vrai collectionneur et accentuent donc l’importance du legs fait à la Ville de Reims à sa mort le 28 février 1907.