Autour de l’exposition Reims, 1925-2025 - regards sur la reconstruction

Musée-hôtel Le Vergeur-maison Hugues Krafft
5 juin – 28 septembre 2025

À l’occasion du centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 de Paris, le musée des Beaux-Arts et le Service des patrimoines de la Ville de Reims mettent à l’honneur cette période marquante de l’histoire de la cité des Sacres.

La ville, particulièrement meurtrie par les destructions de la Première Guerre mondiale, s’engage à partir de 1919 dans un vaste projet d’aménagement, d’embellissement et d’extension de la cité historique qui n’est plus. Menée principalement entre 1920 et 1925, cet élan particulièrement protéiforme transforme la ville de pierre, de bois et de terre en un festival de formes, de matériaux et de couleurs. De références aux modèles historiques à la modernité, architectes, artisans, entrepreneurs, etc. remodèlent la ville qui est réinvestie par sa population.

S’appuyant sur la richesse des Collection Archives de la Planète (musée départemental Albert-Kahn, Département des Hauts-de-Seine), l’exposition met en valeur une trentaine de reproductions d’autochromes ainsi que cinq fac-similés. Ces photographies positives sur verre, mesurant 9 x 12 cm, réalisées des années 1917 à 1926, révèlent un monde en couleur en pleine transformation. Elles font écho à d’autres photographies contemporaines en noir et blanc appartenant à la Société des Amis du Vieux Reims. Réalisées pour certaines d’entre elles par Hugues Krafft lui-même, elles rappellent le rôle de l’association fondée en 1909 pour étudier et valoriser le patrimoine rémois.

Reims : la reconstruction cours J.B. Langlet LEPAGE Musée des Beaux-Arts

Motifs et cadrages dialoguent avec des œuvres choisies du musée des Beaux-Arts, de la Bibliothèque Carnegie, des Archives municipales et communautaires, de la maison commune du Chemin Vert ou encore du musée de Vassogne dans l’Aisne. Peintures de Paul-Hubert Lepage, Marie Perrier dite Max du Gard, pièces de mobilier réalisées par Raymond Subes ou sous la direction de Roger-Henri Expert, œuvres sur papier d’Isabelle Charlier, de Maurice Denis, vitrail de Jacques Simon objets du travail témoignent du vécu, de la créativité, de la vitalité et de l’enthousiasme de cette époque visible encore aujourd’hui dans la ville.

Dépassant le traumatisme et les amoncellements de vestiges qui témoignent de l’âpreté du conflit, l’exposition dévoile le quotidien des populations qui font leur « retour à Reims ». Tandis que les baraques provisoires s’alignent dans les rues déblayées, les étals des marchés réinvestissent les places et la reprise économique s’amorce.

Rue de l’Étape, 21 - 1908 AUGER Musée-Hôtel Le Vergeur
Monsieur Paul Lepage père dans son appartement en ruines LEPAGE Musée des Beaux-Arts
Reims. Le marché et la Cathédrale PERRIER Musée des Beaux-Arts

La ville voit son tissu urbain se transformer et certains axes sont percés à l’image du cours Jean-Baptiste Langlet. Alors que les sapines puis les grues peuplent le ciel de la cité, de nombreux corps de métiers investissent l’espace public. Ils transforment les matériaux bruts au fur et à mesure que les façades rectilignes ou aux courbes sages s’élèvent. Se parant de motifs décoratifs elles témoignent, comme les intérieurs aux riches décors, ferronneries ou verrières nouvellement créés, des différentes sensibilités à l’œuvre, du régionalisme à la modernité.

Construction de la Maison Chapuis vue de la place des Marchés à Reims CHARLIER Musée des Beaux-Arts

Tandis que diverses initiatives répondent aux besoins en habitat, du logement individuel au collectif, la municipalité concentre son action sur les équipements à l’attention de ses habitants. De l’Hôtel de ville restauré pour ses façades et relevé dans l’esprit néo-Louis XIII pour ses intérieurs à la bibliothèque municipale, architectes, ingénieurs, décorateurs et sculpteurs mettent en œuvre innovations techniques et nouvelles esthétiques. Outre le centre-ville, l’urbaniste américain George Burdett Ford implante dans la ceinture suburbaine une douzaine de cités-jardins. L’architecte Jean-Marcel Auburtin conçoit, pour le compte du Foyer Rémois, la cité du Chemin Vert. Modèle vertueux, chantier rationnalisé et innovations sociales prévalent à la création d’un quartier doté de nombreux équipements collectifs.

100 ans après, ce patrimoine méconnu perdure. Son étude, sa préservation et sa valorisation s’appuie aujourd’hui sur le travail de recensement et de description de l’Inventaire général (Région Grand Est). Dialoguant avec les autochromes, les photographies réalisées lors des campagnes successives menées de 2016 à 2025 révèlent les aspirations et le goût d’une époque à travers la foisonnement, l’exubérance et le raffinement de ces matériaux, ornements et motifs de ce premier mouvement Art Déco.

Médaille de la Ville de Reims, revers : Hôtel de Ville de Reims MARGOTIN Musée des Beaux-Arts
Femme assise tenant une corne d’abondance et un blason RF SARRABEZOLLES Musée des Beaux-Arts

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Programmation culturelle autour de l’exposition

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