Introduction aux collections Japonaises

meuble à étagères Musée Saint-Remi

Partons au Pays du Soleil Levant à l’ère Edo (1603-1868). L’empereur est vu comme le descendant de deux grandes divinités du shintō [1] : la déesse du soleil, Amaterasu, et le dieu de la mer, Ryujin. Mais le pouvoir est exercé par les shôguns, des samouraïs de haut rang. C’est une période de paix durant laquelle le Japon est fermé aux Occidentaux.


Enfant offrant des fleurs ATELIERS DE SATSUMA Musée Saint-Remi
mempô Musée Saint-Remi

En 1868, la ville d’Edo prend le nom de Tokyo et le jeune Empereur Musuhito, alors âgé de 15 ans, accède au trône. Il adopte le nom de règne Meiji (qui veut dire lumière). Ce nom est significatif de sa volonté de moderniser le pays et marque un profond changement avec l’époque précédente. Avec son arrivée, le dernier shôgun abdique, rendant tous les pouvoirs à l’empereur.


Singe mangeant un kaki MASACHIKA Musée Saint-Remi
Une excursion à Mimeguri TORII Musée Saint-Remi

Durand l’ère Meiji, le Japon s’ouvre aux Occidentaux et de nombreux étrangers viennent s’y installer. Avec les progrès de la navigation à vapeur, il faut près de 40 jours pour se rendre au port de Yokohama. Un Rémois, Alfred Gérard, est parmi les premiers Français à y séjourner. Cet entrepreneur et amateur d’art ramène de nombreux objets. Comme lui, au XIXème siècle, de riches collectionneurs voyagent et se passionnent pour l’art japonais. C’est ainsi que des porcelaines, laques, estampes, peintures ou petits objets sculptés se retrouvent présentés dans les expositions universelles, illustrent des revues d’art et circulent à travers toute l’Europe.
Cet engouement pour le Japon se retrouve aussi chez les artistes européens. Ils sont notamment séduits par les couleurs éclatantes et les aplats [2] colorés des estampes. Ce courant artistique appelé « Japonisme » influence de nombreux artistes comme Manet, Gauguin ou Van Gogh.
En 1891, Alfred Gérard donne des centaines d’objets à la ville de Reims. 120 ans après, une autre donation est venue enrichir les collections japonaises, celle de l’artiste franco-japonais Léonard Foujita qui avait fait de Reims sa ville de cœur. Grâce au jumelage avec la ville de Nagoya, les échanges entre Reims et le Japon se poursuivent encore aujourd’hui.

Notes

[1Shinto : « La voie des dieux ». Religion la plus ancienne du Japon.

[2Aplats : couleurs uniformes