Parcours de visite

Hugues Krafft acquiert l’hôtel Le Vergeur en 1910, afin de sauver le remarquable plafond en bois peint situé dans la salle gothique du XIIIe siècle - aujourd’hui disparu - d’un départ vers les États-Unis. Après la Première Guerre mondiale, il finance la reconstruction du bâtiment, détruit en grande partie par les bombardements, et y installe le siège de la Société des Amis du Vieux Reims, association qu’il a créée en 1909. Le jardin accueille plusieurs façades anciennes sauvées de la destruction, constituant ainsi un véritable musée d’architecture rémoise. L’ensemble de la maison est décoré d’éléments issus d’autres bâtiments et rapportés par Krafft, tels que des cheminées, des escaliers ou encore un cabinet de lecture.

Musée le Vergeur

Au rez-de-chaussée, le salon d’honneur, dont le sol en pavement du XVe siècle est encore préservé, présente notamment un impressionnant portrait exécuté par le peintre hollandais Jacob Backer, contemporain de Rembrandt, ainsi qu’une imposante armoire allemande du XVIIe siècle. Dans la galerie Renaissance, qui jouxte le corps de logis principal, une sélection de vestiges archéologiques gaulois et gallo-romains permet d’évoquer l’histoire de la cité antique de Durocortorum. Puis, au premier étage, se succèdent les pièces de réception, agencées autour d’un couloir central : le salon dit « des sacres », le fumoir, le boudoir et la salle à manger sont ornés d’un riche mobilier de styles Louis XIII, Louis XV et Louis XVI. L’histoire des sacres des rois de France au XVIIIe siècle y est retracée à travers diverses peintures et estampes, la grande histoire se mêlant ainsi à celle du lieu. L’un des salons présente une collection exceptionnelle de 50 gravures d’Albrecht Dürer. Viennent ensuite les pièces réservées aux domestiques : la cuisine et l’office. Les cuivres aux initiales du maître de maison « HK », le bel ensemble de porcelaines françaises et étrangères, parmi lesquelles un « service à l’oignon » de Meissen, le panneau de sonnette témoignent de l’art de vivre de la bourgeoisie.

Au second étage, l’atmosphère des pièces privées est plus intimiste. On y découvre l’histoire personnelle et familiale d’Hugues Krafft, au fil des dessins d’enfants, des portraits peints et des photos de famille. Les objets rapportés de ses voyages autour du monde, son matériel de peinture, ses appareils photo, de même que quelques photographies, parmi les milliers qu’il a réalisées, permettent de mieux saisir la personnalité étonnante et fascinante de ce philanthrope et collectionneur éclairé, qui fut notamment l’une des figures importantes du japonisme en France. Les différentes facettes de Krafft sont ainsi esquissées, à la fois jeune bourgeois ayant reçu une éducation classique, globetrotter, membre actif de nombreuses sociétés savantes et défenseur du patrimoine local.