Les Indes furieuses : les animaux attaquent !

Combat d’animaux

QUI- Alexandre-François DESPORTE
MATIÈRE - Huile sur toile
DIMENSION - 369 x 385 cm
QUAND - avant 1739

Attention, créatures féroces !
Dans cette scène monumentale, tous les animaux se combattent ou s’entretuent. Au centre, le plus puissant de tous, selon l’artiste, un lion, a attaqué un tapir. En haut, ce sont les oiseaux qui s’enfuient et s’agressent, en bas un léopard et des chiens assaillent un sanglier et un cerf. Tout en bas à gauche, un crocodile tient un bélier dans sa gueule. Tous sont prédateurs ou proies, même les poissons s’affrontent. La composition paraît désordonnée, mais la construction est habile : l’œil se fixe au centre sur le lion, puis participe au tourbillon des bêtes à poils pour s’envoler avec les combattants à plumes en suivant la ligne ascendante qu’ils forment jusqu’au grand-duc [1]. La végétation - arbres-acajou et palmiers-cocotiers... - encadre le tout comme un rideau de scène aux couleurs vives réparties avec soin : vois les notes de couleurs très chaudes sur certains pelages, plumages et fruits. Quelle belle œuvre décorative ! En effet, ce tableau, sert à l’artiste de « carton » pour l’une des tapisseries de la série des « Nouvelles Indes » qu’on lui a commandée.

Le peintre des chasses et de la meute royale
Tu ne seras pas étonné(e) d’apprendre que le peintre, Alexandre-François Desportes, fut l’un des plus grands peintres animaliers du 18e siècle. Il obtint sa première commande de Louis XIV en 1700 pour la ménagerie [2] de Versailles et ne cessa ensuite de recevoir des commandes pour décorer diverses demeures royales. Portraitiste des chiens des rois Louis XIV puis Louis XV, il fut peintre des chasses et de la meute [3] royales. Il suivait d’ailleurs ces chasses avec un « portefeuille », ou petit carnet de dessin, pour noter les détails et les diverses attitudes des animaux en action. Desportes a donc su rendre l’incroyable mouvement de ce combat, qui paraît réaliste quant aux détails de la faune et de la flore, mais qui est pourtant, volontairement, assez fantaisiste sur bien des plans !

C’est que dans cette peinture, l’artiste suit le goût et la mode des 17e et 18e siècles pour l’exotisme [4], c’est-à-dire l’évocation des pays lointains souvent imaginés selon des récits de voyages. Il mélange donc sans hésiter la faune du Brésil et de l’Amérique du Sud (appelés alors « les Indes » [5]) à ceux de l’Afrique et de l’Europe. Ce qui compte pour le peintre c’est de donner l’impression d’abondance des espèces végétales, comme dans un livre de sciences naturelles, ou des espèces animales, comme dans une ménagerie idéale.

A toi de jouer !

Parmi les cinq sens quels sont ceux le plus présents dans cette œuvre

VRAI

FAUX

FAUX

FAUX

Où le peintre a-t-il pu voir et dessiner le tapir et le lion à ton avis ?

FAUX

FAUX

VRAI

Jeu : Redonne des couleurs au dessin, soit librement, soit en suivant ces consignes :
-   en bleu : les animaux aériens,
-   en jaune : les animaux terrestres,
-   en rouge : les animaux aquatiques,
-   en marron : les animaux aquatiques qui peuvent se déplacer sur terre,
-   en vert : la végétation,
-   en violet : les fruits et les fleurs.

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Notes

[1Grand-duc : espèce de hiboux et de rapaces nocturnes répandue à travers l’Europe

[2Ménagerie : lieu où des animaux de toutes espèces réunis pour l’étude ou pour la présentation au public.

[3Meute : ensemble de chiens pour chasser à courre qui est une chasse où l’on poursuit le gibier avec des chiens courants, pour forcer l’animal.

[4Exotisme d’« Exotique » : 1548, mot rare avant le 18e siècle, du grec exôtikos « étranger » 1) qui n’appartient pas aux civilisations de l’Occident 2) qui provient des pays lointains et chauds.

[5Les « Indes » au 18e siècle : rappelons que Christophe Colomb découvrant l’Amérique croyait être arrivé en Inde.