Le Netsuké
Singe mangeant un kaki, netsuke
QUI - Masachika, sculpteur à Osaka
MATIERE- Buis et incrustations de corne (pour les yeux)
DIMENSION- 4,2 x 4,5 x 3,7 cm
QUAND- 19e siècle
Netsuke
Le vêtement traditionnel japonais, pour les hommes et pour les femmes, est appelé kimono. Cette tunique en forme de T est tissée de soie, de coton ou de lin et sa grande surface, lorsqu’il est déployé, permet les plus jolies décorations. Toutefois, le kimono est dépourvu de poches. Les femmes utilisent donc un sac à main pour transporter leurs possessions, mais les hommes placent les objets comme le tabac ou la monnaie dans de petites boites que l’on appelle sagemono.
Ces sagemono sont attachés à des ficelles et passées dans la ceinture du kimono (l’obi), et un contrepoids est attaché à l’autre bout de la ficelle pour éviter que le sagemono ne tombe. On appelle ce contrepoids un netsuke.
Comment les Japonais ferment-ils leur kimono ?
FAUX
FAUX
VRAI
Le netsuke est à l’origine un simple morceau de bambou ou de bois mais au fil du temps, il est de plus en plus décoré jusqu’à devenir une véritable œuvre d’art. Regarde la photographie tout en haut de la page : un singe qui mange un kaki (un petit fruit) est représenté.
Pourquoi ce singe a-t-il l’air si inquiet ?
VRAI
FAUX
FAUX
Conte japonais
Tu trouveras ci-dessous le conte de la bataille du singe et du crabe.
Il était une fois un singe et un crabe. Un jour qu’ils se promenaient ensemble, le crabe trouva par hasard dans l’herbe une boulette de riz. Le singe, envieux de la chance du crabe, voulait aussi trouver quelque chose et examinant le sol, découvrit une graine de kaki. Mais il n’était pas satisfait avec sa graine de kaki, et voulait manger la boulette de riz que le crabe avait trouvée, aussi lui dit-il :
"Compère crabe, ne veux-tu pas échanger ta boulette de riz contre ma graine de kaki ? Une fois que tu auras mangé la boulette de riz, il ne te restera rien, mais si tu l’échanges contre ma graine de kaki, tu pourras manger de bons kakis tous les ans."
Le crabe réfléchit un peu, et se dit qu’effectivement il valait mieux avoir la graine de kaki ; ils échangèrent donc leurs trouvailles. Le singe gourmand mangea immédiatement la boulette de riz, et chacun rentra chez soi.
Le crabe, une fois rentré chez lui, planta la graine de kaki dans un coin de son jardin. Tous les jours il l’arrosait, la cajolait, l’entourait de soins mais aussi la menaçait :
"Vite, vite, graine de kaki, fais des bourgeons ; si tu ne te dépêches pas, je te pincerai !", et la graine de kaki se dépêcha de faire sortir ses bourgeons.
Ensuite, le crabe la pressa encore :
"Vite, vite, graine de kaki, deviens un bel arbre ; si tu ne te dépêches pas, je te pincerai !", et la graine devint un bel arbre.
Et le crabe dit encore à l’arbre :
"Vite, vite, fais des fruits ; si tu ne te dépêches pas, je te pincerai !", et l’arbre se dépêcha de faire pousser ses fruits. Les kakis mûrirent, et le crabe se dit :
"Enfin, je vais pouvoir manger des kakis. Comme ils ont l’air bons !"
Il commença à grimper à l’arbre, cliquetant de toutes ses pinces, mais il glissait sur le tronc et retombait par terre. Il eut beau essayer encore et encore, il retombait à chaque fois.
Sur ce, le singe arriva et voyant les beaux kakis, il eut envie d’en manger. Il dit au crabe :
"Comme c’est moi qui ait ramassé cette graine, j’ai le droit de manger des kakis."
Le singe grimpa lestement à l’arbre, et commença à se goinfrer de kakis, choisissant les meilleurs fruits, les plus rouges. Le crabe resté au pied de l’arbre lui demanda :
"Envoie-moi quelques fruits, je veux en manger aussi !"
Le singe choisit un fruit encore vert, tout dur, et le lança de toutes ses forces sur le crabe, dont la carapace vola en mille morceaux. Constatant que le crabe était mort, le singe s’enfuit.
Les enfants du crabe sortirent alors de sous la carapace brisée de leur pauvre maman et se mirent à pleurer.
Entendant les petits crabes pleurer, une abeille vint leur demander ce qui leur arrivait.
"Petits crabes, pourquoi pleurez-vous donc ?"
"Notre mère est morte ; le singe l’a tuée.", répondirent-ils en pleurant.
"Quel méchant singe.", pensa l’abeille.
A ce moment, une châtaigne arriva et s’enquit de ce qui se passait :
"Petits crabes, pourquoi pleurez-vous donc ?"
Quand la châtaigne apprit que le singe avait tué la mère des petits crabes, elle pensa, comme l’abeille, que le singe était bien méchant. L’abeille et la châtaigne se disaient qu’il fallait punir le singe, lorsqu’un mortier arriva. Elles lui racontèrent comment était mort le crabe, et tout le monde était d’accord qu’il fallait punir le singe. Enfin une bouse de vache vint se joindre à eux, et ils décidèrent tous ensemble de venger la mort du crabe. Les compagnons partirent donc pour la maison du singe.
Les petits crabes, l’abeille, la châtaigne, le mortier et la bouse de vache arrivèrent chez le singe. Celui-ci était absent, et ils profitèrent de cette aubaine pour tendre leur piège : la châtaigne se cacha dans le foyer, les petits crabes dans le baquet d’eau et l’abeille se posta au-dessus de la porte. Enfin, le mortier s’installa sur le toit de la maison et la bouse de vache sur le pas de la porte. Chacun se tint silencieusement à son poste, attendant le retour du singe.
Le singe rentra enfin, grommelant
"Brrr, qu’il fait froid ici !".
Il s’assit au coin du feu pour se réchauffer, et à ce moment, la châtaigne brûlante lui sauta sur le dos."Aïe, aïe !". Le singe, gémissant de douleur, se précipita vers le baquet d’eau pour asperger sa brûlure ; alors les petits crabes sortirent de l’eau et le pincèrent de toutes leurs forces. Le singe, poussant des hurlements, s’enfuit et lorsqu’il arriva à la porte, l’abeille qui se tenait prête le piqua très fort sur la tête. Le singe fou de peur et de douleur tenta de s´échapper, glissa sur la bouse de vache qui se trouvait sur le pas de la porte, et s’étala de tout son long. Le mortier qui attendait, sur le toit, tomba dans un grand fracas et aplatit le singe comme une crêpe.
C’est ainsi que les compagnons vengèrent la mort du crabe.